Dans la culture turque, le terme « teyze » signifie une tante incroyable, une sorte de mère de substitution.
Omer Livvarcin est arrivé de Turquie à Ottawa en septembre 2016 avec son épouse et ses deux fils, il ne savait pas encore que Murielle allait devenir une « teyze ».
« Nous avons d’abord emménagé dans une maison vide » raconte Omer. « Un courriel a été envoyé à un réseau de personnes qui aident les immigrants, et très rapidement Murielle est arrivée à notre porte, avec des meubles, des ustensiles de cuisine, et d’autres choses. »
« En dehors de ces aspects matériels, Murielle démontre surtout beaucoup d’empathie pour nous » ajoute Omer. « À chaque fois qu’elle parle avec mon épouse, ça leur remonte le moral. Murielle rit avec nous, pleure avec nous. Elle nous a motivés pour trouver des emplois, améliorer notre anglais, apprendre le français, tout ça pour que nous puissions faire partie de cette fantastique société canadienne. »
Murielle est une femme humble qui a passé la soixantaine. Après avoir pris sa retraite suite à 28 ans de carrière comme infirmière, elle a commencé à faire du bénévolat au Centre catholique pour immigrants il y a une vingtaine d’années avec son mari, qui est décédé il y a huit ans. « Je n’oublierai jamais la première famille que j’ai aidée, » dit Murielle. « Ils avaient échappé au génocide rwandais et ils avaient peur de sortir de chez eux craignant d’être tués. »
Au fil des années, il y a eu d’autres familles, de la République démocratique du Congo, du Burundi et d’autres pays déchirés par la guerre. Parfois les relations ont duré plus de cinq ans et son rôle a varié allant d’un rôle formel pour régler un problème particulier à de simples interactions sur Facebook.
« Cela me remplit de fierté de voir à quel point ces familles sont dignes et résilientes et de suivre les petits pas qu’elles font au début et comment cela mène à de vrais progrès », ajoute Murielle.
Elle a même encouragé la famille Livvarcin à faire de bénévolat pour un établissement de soins de longue durée dans leur quartier. « Nous avons pu profiter du Canada et nous voulions redonner », explique Omer. «
Le bénévolat n’est pas aussi courant en Turquie, et cela nous donne l’occasion de montrer notre appréciation à notre nouvelle communauté. »
Murielle insiste sur le fait que donner n’est pas un processus unidirectionnel. « J’ai trois filles et maintenant j’ai l’impression que j’ai deux fils, Omer et un autre nouvel arrivant turc », explique-t-elle. « Ces familles me donnent tellement d’amour et de confiance. »
Murielle a permis à la famille Livvarcin de se sentir acceptée à Ottawa, en montrant du respect pour leur culture, en leur apportant un gâteau aux bananes spécial pour le Ramadan. Quelque chose qu’une « teyze » ferait.