Nous sommes nombreux à passer l’Action de grâces entourés de notre famille et de nos proches. Nous pensons à ce qui nous rend heureux et aux petites choses de tous les jours que nous tenons parfois pour acquis.
Pour la famille Al Saraheen, chaque jour de la dernière année donnait l’impression de l’Action de grâces. C’était il y a à peine plus d’un an – notre ville l’a accueilli à bras ouverts lorsqu’on aurait dit que le reste du monde lui tournait le dos.
À l’action de grâces, elle sera également reconnaissante envers le Centre catholique pour immigrants et les gens comme vous qui l’aident et aident des milliers d’autres réfugiés syriens à s’adapter à la vie au Canada.
L’histoire de Fadil, de sa femme Roza et de leurs six enfants a commencé en Syrie. Fadil était propriétaire d’un magasin de meubles et de décoration intérieure de cinq étages qu’on appelait la Princesse. Ses sept frères, une de ses sœurs et sa mère habitaient aussi en Syrie. La famille prospérait et la vie était belle.
Cependant, la guerre civile en Syrie a changé sa vie de tout en tout. La ville de Fadil a subi les premiers bombardements. Son magasin a été réduit en poussière. Les explosions ont rendu Roza sourde. La famille s’est enfuie avant de se faire tuer, comme tant d’autres Syriennes et Syriens.
Avec sa mère, sa femme et ses enfants, Fadil a pris le chemin du Liban où la vie était sans merci tout simplement parce qu’ils provenaient de la Syrie. En tant que Syriennes et Syriens, on leur interdisait de travailler et de conduire un véhicule. On empêchait les enfants d’aller à l’école et ils devaient respecter un couvre-feu strict. Ils habitaient dans un appartement minuscule qui, selon Fadil, se comparait à une prison. Azam, âgé de 20 ans, devait sortir tous les jours acheter de la nourriture avec l’argent reçu de l’ONU parce qu’en tant que jeune homme, il attirait moins l’attention des autorités. Il était trop dangereux pour les adultes de quitter l’appartement.
Cette situation a duré quatre longues années. Vers la fin, Fadil, dans une tentative désespérée pour protéger sa famille, organisait la fuite de sa famille vers la Turquie en bateau, une périlleuse odyssée à laquelle nombre de personnes n’ont pas survécu. Alors que la décision le tourmentait, Fadil a reçu un appel indiquant que le Canada était prêt à les accueillir. Il s’agissait de la meilleure nouvelle que la famille avait jamais reçue, quoiqu’il fallût partir sans la plus jeune sœur de Fadil. La femme de 22 ans est toujours coincée au Liban. Toutes les deux heures, la mère de Fadil fait un appel pour s’assurer que sa fille est en sécurité.
Après un vol de douze heures, la famille est arrivée à Ottawa en mai dernier. Le Centre catholique pour immigrants était là pour prêter main-forte. Le Centre l’a aidé à trouver une maison, à ouvrir un compte bancaire, à inscrire les enfants à l’école, et ce, en plus d’offrir des programmes et ateliers pour l’aider à s’adapter à la vie quotidienne au pays. La famille sait maintenant comment fonctionne leur nouvelle collectivité.
Fadil apprend l’anglais dans l’espoir d’ouvrir un autre magasin. Ses enfants vont à l’école et ont de nombreux amis. Cet été, plusieurs parmi les enfants ont pris des leçons de natation. Roza est en attente d’une chirurgie et la famille espère qu’elle retrouvera l’ouïe.
La famille souhaite s’intégrer à la société canadienne rapidement, ainsi que devenir indépendante et autonome. Lorsque Fadil ouvrira son magasin, il sera en mesure d’embaucher des employés, de payer des impôts et de redonner à la collectivité qui a tant fait pour sa famille, qui est emballée à l’idée d’adopter les traditions canadiennes et d’en apprendre davantage sur la culture du pays. Pour Fadil, le Canada est un pays de liberté. « On se sent humains ici. Il n’y a pas de meilleur endroit au monde. »