par Shabana Ansari

Lorsque son mari a été muté par son entreprise au Canada, Kiran Thapar Otto a réagi comme toute épouse soucieuse d’aider son mari : elle l’a encouragé à ne pas laisser passer une occasion.

« J’étais ravie qu’il ait la chance de faire une expérience à l’étranger et de progresser dans sa carrière », explique-t-elle.

En même temps, Kiran s’est inquiétée de ses propres perspectives d’emploi dans un pays où elle n’avait ni réseau d’entraide ni réseau professionnel.

« L’idée d’être sans emploi si loin de chez moi était terrifiante. En plus, je n’aurais ni membre de ma famille ni amis pour me soutenir moralement. »

Malgré ses réserves, elle a démissionné de son poste en Inde, son pays d’origine, fait ses valises et atterri à Ottawa avec son mari.

« Les premiers mois ont passé très vite. Il y avait tant à faire! Trouver un nouveau logement, explorer une nouvelle ville …cela a été incroyable ».

Une fois que le jeune couple a aménagé, Kiran a décidé que le moment était venu de penser à sa propre situation d’emploi.

« Le contexte était entièrement nouveau pour moi. J’ignorais totalement ce qu’il fallait faire pour trouver un emploi, mais je savais que je ne pouvais pas me limiter à chercher parmi les postes à pourvoir sur les sites d’offres d’emploi. »

C’est pourquoi l’une de ses premières démarches a consisté à s’adresser à des organisations de service aux immigrants à Ottawa.

« J’ai reçu des conseils fantastiques et une foule de tuyaux : se créer un réseau et une liste de contacts, rédiger des curriculum vitae ciblés, étudier le marché « caché » du travail ; on m’a même donné des conseils sur le comportement à adopter en entrevue ! »

Kiran a rencontré des gens des quatre coins de la planète, y compris d’autres immigrants comme elle qui cherchaient du travail et des immigrants qui ont réussi à se faire une place au Canada après des années de lutte et d’épreuves. En plus, elle s’est fait de nouveaux amis, et tout à coup, ce nouveau pays ne lui a plus paru aussi menaçant.

Comme elle avait du temps libre, Kiran a commencé à faire du bénévolat pour un organisme à but non lucratif.

« J’avais le temps et les compétences nécessaires pour faire une contribution, et cela a été un moyen extraordinaire d’arrêter, au moins quelques heures par jour, de remuer tout cela dans ma tête et de m’inquiéter de ne pas avoir de travail. ».

À mesure que son réseau social et professionnel s’est élargi, sa confiance en elle s’est améliorée. Même si elle a essuyé quelques refus pour des emplois auxquels elle a postulé, Kiran n’a pas perdu espoir. Elle a commencé à parler avec des gens de son réseau et à s’ouvrir à eux sur le fait qu’elle avait besoin de trouver un travail. Et un beau jour, l’une de ses connaissances l’a informée de l’existence d’un poste vacant; elle a présenté sa candidature et a été recrutée après quelques entrevues.

« C’était extraordinaire! Tous ces mois de doute et d’apitoiement sur moi-même ont été remplacés en un instant par un sentiment de soulagement et de gratitude! »

Kiran conclut que, grâce à tous ceux qui l’ont aidée dans sa recherche d’emploi, elle peut à présent vivre avec son mari son « rêve canadien ».