Un samedi matin, dans une grande salle lumineuse, un groupe d’adultes et d’enfants est debout en cercle, et compte jusqu’à cinq… « Inspirez… Retenez… Expirez… »  Certains sont des immigrants et réfugiés récents, d’autres sont des bénévoles, et tous s’échauffent pour se préparer à chanter ensemble. Alicia Borisonik, professeure de musique et musicienne, dirige le groupe. Deux traducteurs relaient ses instructions en arabe. Pendant que de jeunes enfants font des bricolages dans un coin de la salle, supervisés par des bénévoles, les parents et les enfants plus âgés disent leurs noms tout en utilisant leurs mains pour faire une signature rythmique. Plus tard, tout le monde ferme les yeux et chante des notes, créant une musique sans paroles qui résonne dans la salle aux plafonds hauts.

Après les échauffements, les participants interprètent leurs chansons favorites d’une façon différente.   « Twinkle Twinkle Little Star » est exécuté avec une variante : chaque personne autour du cercle chante un seul mot. Les rires sont au rendez-vous, et il est facile de voir qui a appris le plus et peut énoncer certains mots de la chanson. Plus tard, « This Land is Your Land » se transforme en une leçon de géographie canadienne, lorsque le groupe discute des paroles se référant à Bonavista et au cercle arctique.

Le programme de sept semaines se fait en partenariat avec le Programme de connexions communautaires du CCI et l’organisation « World Folk Music Ottawa ». Le groupe se réunit tous les samedis matin dans l’ancienne Ottawa Technical High School à Centretown. Entre 30 et 50 personnes, adultes et enfants, participent au programme. L’objectif est de fournir aux nouveaux immigrants, particulièrement aux familles syriennes récemment arrivées, un espace pour s’amuser, rencontrer d’autres personnes, et améliorer leurs compétences en anglais en apprenant des chansons. Le dîner est inclus, ce qui permet aux participants de socialiser encore plus.

Alicia explique qu’elle a été surprise de l’intérêt manifesté par les jeunes adolescents dans le groupe, qui aiment chanter et participer aux jeux. « Je vois le bonheur d’un peuple, » dit-elle. « Après avoir traversé tant de situations difficiles dans leur vie, pendant un petit moment ils ont un moment de bonheur. Alors, ça fonctionne ! » Elle espère obtenir un financement qui permettra d’offrir ce programme à nouveau.