Anas Wess, bénévole au CCI, sait ce que c’est d’avoir des rêves brisés par la guerre en Syrie. Mais son message aux nouveaux arrivants syriens est le suivant : le Canada est un endroit où vous pouvez reconstruire vos rêves.

Anas était au milieu de sa quatrième année d’études médicales à Alep lorsque la guerre civile a éclaté en Syrie. En tant que bénévole au sein de l’équipe de traumatologie de l’hôpital général de l’université d’Alep et en tant qu’ambulancier au sein d’une filiale locale du Croissant-Rouge, il a été en mesure de continuer ses études pour une année supplémentaire, jusqu’à ce que le conflit l’empêche de le faire. Sa dernière année s’est déroulée en Angleterre et comprenait des stages dans chaque service d’une pratique médicale. Cependant, son espoir de retourner en Syrie pour obtenir son diplôme a diminué à mesure que le conflit continuait, avec des bombardements et des fusillades quotidiens.

Heureusement, son père avait commencé le processus d’immigration au Canada et sa famille a reçu le statut de résident permanent en 2010. Il a pu faire une demande auprès de la division canadienne à Toronto de l’université All Saints en Dominique, un pays des Caraïbes. L’école de médecine a accepté ses relevés de notes et Anas a pu terminer au Canada et aux États-Unis les stages cliniques dont il avait besoin pour obtenir son diplôme de médecine. Bien qu’il ait eu à reprendre des cours qu’il avait déjà faits et à passer des examens spéciaux afin d’être autorisé à faire une demande de résidence, Anas dit qu’il n’a aucun regret.   « Ne renoncez pas à vos rêves », recommande-t-il. Il ne faut pas hésiter à « voir les choses sous un angle différent pour trouver une solution. »

Le Centre catholique pour immigrants a aidé Anas à se préparer aux entrevues de résidence. Ces séances individuelles « m’ont beaucoup motivé et m’ont permis d’avoir plus confiance en moi. » Et il a donné de son temps en retour, se portant volontaire pour un projet de recherche sur les décisions en matière de soins de santé pour les réfugiés. Ce programme lui a permis d’utiliser ses compétences en langue arabe pour traduire des documents et aider à répondre aux questions médicales des réfugiés.

Anas a également participé au programme de patinage du CCI, aidant les réfugiés de langue arabe à trouver des patins à glace à leur taille. Bien qu’il n’ait pas encore essayé le patinage sur glace, il a hâte de le comparer au patinage sur roues alignées, un sport qu’il aime, tout comme le basket-ball.

Mais en fin de compte, il aimerait que ses compatriotes syriens à Ottawa soient optimistes, malgré le choc culturel et le déracinement que lui aussi a connus. Même s’il a eu des opportunités en tant qu’immigrant qu’il n’aurait peut-être pas eues en tant que réfugié, il pense que « vous pouvez réaliser votre rêve au Canada. » Dans son cas, son rêve de devenir un chirurgien traumatologue dans un hôpital d’enseignement est plus proche que jamais.