Ambassadeur : Maurice White

Personne qui a fait la nomination : Ndusha Ruhune Freecare

Assurer la ligne arrière pour un nouvel arrivant

En double au tennis, quand un membre de la paire assure la ligne arrière pour l’autre, c’est une façon de le soutenir dans ce jeu rapide. Maurice White, qui joue régulièrement au tennis avec Ndusha Ruhune Freecare,  est souvent resté sur la ligne arrière pour ce nouvel arrivant.

Ndusha, originaire de la République démocratique du Congo (RDC), est arrivé à Ottawa en tant que réfugié parrainé par le gouvernement (RPG) en 2017. Il a passé 10 longues années comme réfugié en Zambie et, grâce au HCR et au programme des RPG du gouvernement canadien, a enfin trouvé un pays qu’il peut vraiment considérer comme chez lui.

« Je me suis senti soulagé quand je suis arrivé au Canada » se souvient Ndusha. « Comme réfugié je ne pouvais savoir de quoi demain serait fait. Quand vous êtes « apatride », vous ne bénéficiez pas des services publics. Bien que vous disposiez d’une certaine protection, au fond de vous-même vous savez toujours que vous ne pouvez pas rentrer dans votre pays d’origine. »

En Zambie il était pasteur. Au camp de réfugiés où il vivait, il s’est aussi occupé de projets humanitaires grâce à Beacon of Hope – Zambie, une ONG qui travaille pour transformer positivement la vie des enfants et des jeunes dans la région nord-ouest de ce pays.

Ndusha se souvient de son long parcours de Lusaka en Zambie à Ottawa. « Sur ce chemin, j’ai reçu un soutien incroyable du gouvernement canadien et de l’Organisation internationale pour les migrations » fait-il remarquer. « Tout était bien organisé pour assurer ma sûreté et ma sécurité. J’ai même eu des rencontres d’information avec des fonctionnaires canadiens en Zambie sur la culture canadienne et sur ce à quoi je devais m’attendre dans ma nouvelle patrie. Depuis mon arrivée, j’ai découvert que la société canadienne est très respectueuse des nouveaux arrivants. »

Il se rappelle du travail inspirant qu’il a fait en RDC en œuvrant comme pasteur auprès de prisonniers, leur offrant encouragements, nourriture et autres appuis. Ce travail l’a amené à rencontrer Maurice White qui est parti à la retraite en 2011 quittant ainsi son emploi de surveillant de liberté conditionnelle avec le Service correctionnel du Canada.

Il y a juste un peu plus d’un an, Ndusha a été jumelé avec Maurice, bénévole auprès du Centre catholique pour immigrants (CCI). Le CCI a développé un programme de jumelage offrant du soutien individualisé pour aider les nouveaux arrivants à s’ajuster et s’intégrer en présentant des réfugiés et immigrants récents à des membres établis de la communauté ottavienne. « Depuis que j’ai été mis en lien avec Maurice, il n’a pas cessé de m’aider dans mon processus d’intégration. En fait, il m’a intégré à sa famille. »

Maurice emmène Ndusha participer à des activités récréatives, visiter des musées et même chez lui pour un souper et des conversations animées, souvent à propos de leurs cultures. « L’exercice et le divertissement sont importants pour les nouveaux arrivants, en plus du travail et des études » dit Maurice.

Devenir un bénévole jumelé à Ndusha a été une expérience très enrichissante pour Maurice. « J’ai lu sur la RDC, ce qui a été une véritable éducation pour moi » explique Maurice. « Ce rôle de bénévole me donne la chance de connaître une personne qui veut s’intégrer dans notre communauté. »

Maurice aime faire du bénévolat dans le Programme Copains de patinage du Centre catholique pour immigrants (CCI), qui permet aux nouveaux arrivants d’apprendre à patiner à la Patinoire des rêves des Sénateurs de l’Hôtel de Ville tous les jeudis pendant l’hiver. « J’ai rencontré beaucoup de réfugiés comme Ndusha qui n’avaient jamais chaussé des patins et c’est agréable de les voir progresser et prendre plaisir aux activités hivernales » dit Maurice. Ndusha va souvent patiner et il est bien équipé pour le froid comme il le clame fièrement en montrant l’écharpe que Barbara, la femme de Maurice, lui a tricotée.

En plus de ces sorties récréatives, Ndusha a aussi reçu un soutien pratique de Maurice, qui l’a orienté vers le Centre de services communautaires de Vanier (CSCV). Au CSCV, Ndusha a rencontré un coach professionnel qui l’a aidé à trouver un emploi. « Je travaille à Millenium1Solutions comme représentant aux services à la clientèle » ajoute Ndusha. « Mes collègues me traitent aussi comme de la famille. » Étant donné qu’il parle couramment anglais, français et swahili, il a également trouvé un emploi à temps partiel comme interprète en santé dans les hôpitaux grâce au programme Accès langue d’Ottawa du Centre de santé communautaire de Somerset ouest.

Son conseiller en établissement au CCI l’a également aidé à faire face aux nombreux besoins pratiques comme le logement.

Comme beaucoup de Canadiens, Maurice a été motivé à s’impliquer quand il a vu le fardeau porté par les réfugiés syriens. « J’avais du temps et j’ai pensé que le Programme de jumelage me conviendrait bien » explique Maurice.

Ndusha sourit souvent et il a une énergie et une motivation incroyables. « J’ai commencé à m’intégrer dès le début du processus d’immigration » fait-il remarquer. « Quand vous êtes réfugié, vous vivez dans l’incertitude. Partir pour un pays sûr me rend tellement positif quant à mon avenir. Personne ne peut plus venir frapper à ma porte pour me menacer. »

Il se souviendra toujours du sentiment de fierté qui l’a habité quand il a reçu sa résidence permanente à l’aéroport d’Ottawa. « Pour un réfugié comme moi, ces papiers signifient beaucoup » souligne Ndusha. « Comme réfugié en Zambie j’avais besoin de papiers spéciaux chaque fois que je voulais me déplacer hors du camp. Maintenant je me sens libre et j’ai l’impression d’être reconnu comme un citoyen du monde. »

« Dès ma première rencontre avec Maurice, j’ai senti qu’il était comme un parent ou un ami proche » conclut Ndusha. « Il est comme de la famille et j’ai l’impression qu’on se connaît depuis l’enfance, pourtant nous ne nous sommes rencontrés qu’ici. »

En jouant régulièrement avec Maurice sur les cours de tennis municipaux, le jeu de Ndusha s’est grandement amélioré. « Je lui ai dit qu’il ferait mieux de pratiquer, pratiquer, pratiquer » rigole Maurice. Ils sont partis pour une petite rencontre de tennis un après-midi ensoleillé de printemps. Leurs liens sont forts sur et en dehors du cours – et comme ami et mentor, Maurice continue d’assurer la ligne arrière pour lui.

 

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