par Shabana Ansari
Il y a un peu plus d’un an, lorsque Mimi Do est arrivée au Canada de son pays d’origine, le Vietnam, elle était impatiente de poursuivre sa carrière en marketing numérique et d’avoir une vie sociale passionnante.
« J’avais des étoiles plein les yeux et l’impression que je pourrais faire tout ce que je voudrais dans ce pays accueillant », se souvient Mimi.
Mais son enthousiasme s’est un peu émoussé lorsque des mois de recherche d’emploi n’ont rien donné.
« J’ai commencé à me demander si j’avais fait bien fait de quitter une carrière florissante dans mon pays natal. Je n’arrêtais pas de me dire : mais qu’est-ce que je fais à Ottawa? Je n’ai pas de travail, pas d’amis, pas de réseau d’entraide. Je voulais retourner dans ma zone de confort … retrouver la sécurité d’un travail bien rémunéré et que j’aimais, et le soutien de mes amis et de ma famille, bref, à ce que j’avais au Vietnam! »
Se sentant seule, loin de ses proches et peu sûre d’elle-même, Mimi a cherché des solutions pour que les choses tournent bien pour elle.
« J’étais tellement tendue et désorientée! Tout ce que je voulais, c’est trouver quelqu’un qui accepterait de m’écouter raconter mes épreuves, me serrer dans ses bras et me dire que tout irait bien. »
Déterminée à tirer le meilleur parti de la situation, Mimi a eu une idée géniale qui a consisté non seulement à se faire de nouveaux amis dans une nouvelle ville, mais aussi à aider d’autres personnes aux prises avec les mêmes difficultés. Elle a combiné ses compétences professionnelles (marketing numérique et gestion d’événements) et ses aptitudes relationnelles (attitude positive et adaptabilité) et créé une communauté en ligne des nouveaux arrivants à Ottawa : Newcomers in Ottawa.
La poignée de nouveaux immigrants que Mimi connaissait en ville est devenue, en à peine quelques mois, une communauté Facebook dynamique de 900 membres! Les membres, qui viennent de toutes les régions du monde, n’ont que deux choses en commun : ils viennent d’arriver dans la capitale canadienne et cherchent à bâtir leur réseau social.
De surcroît, ils ne sont pas seulement actifs en ligne, mais aussi dans la vie réelle. Ils se rencontrent régulièrement pour bavarder et sortir ensemble, essayer une variété de traditions culinaires et participer à des activités culturelles qui ont lieu dans différents quartiers de la ville. Mimi et son groupe ont également des plans d’avenir ambitieux, comme s’échanger des tuyaux professionnels et s’entraider le plus possible.
« Notre but, c’est de nous entraider, d’avoir des échanges, de créer un réseau et de donner à tous un sentiment d’appartenance. »
Mimi dit qu’il est facile de s’apitoyer sur son sort et de croire que des forces extérieures sont à l’origine de ses malheurs.
« J’ai rapidement pris conscience que la négativité ne m’amènerait nulle part; c’est pourquoi j’ai décidé d’avoir un autre regard sur la situation. Créer un groupe efficace est quelque chose que je n’aurai jamais cru pouvoir faire. Et peut-être que je n’aurai rien fait de tout cela si je n’avais pas été si perdue et si insatisfaite. Honnêtement, le fait d’être malheureuse m’a poussée à créer quelque chose d’incroyable! »
Mimi, qui cherche encore son emploi de rêve, souligne que le fait de devoir lutter pour s’établir professionnellement au Canada lui a appris énormément.
« Tout ce que je dois faire, c’est continuer d’avancer. Grâce au groupe, je fais ce que j’aime socialement et ce que je sais faire sur le plan professionnel ».
Mimi croit fortement à la puissance de la pensée positive et de la flexibilité et estime que l’optimisme peut transformer radicalement la vie des gens.
« Sans vouloir me vanter, je suis très fière de tout ce que j’ai réalisé jusqu’à présent avec le groupe des nouveaux arrivants à Ottawa : je me suis fait des amis pour la vie, qui s’entraident et s’éclairent les uns les autres, et je peux faire constamment la démonstration de mes compétences en marketing numérique et en gestion d’événements. Maintenant, j’ai simplement hâte que les choses aillent de mieux en mieux – socialement et professionnellement – pour moi autant que pour tous les membres de mon groupe. »