Noël est un moment spécial de l’année qui nous apporte beaucoup de bienfaits.

Pour Mahmoud Al Ahmad, la nouvelle vie qu’il construit au Canada avec sa femme et ses cinq enfants est la plus grande des bénédictions.

Mahmoud et son épouse Mona menaient une vie normale en Syrie. Mahmoud allait au travail tous les jours, exerçant son métier de chauffeur de grand routier, ce qui l’amenait en Jordanie, au Liban et en Iraq, tandis que Mona s’occupait de l’éducation des cinq enfants— Nour, 18 ans, Ghaidaa, 17 ans, Solaiman, 16 ans, Mohammad, 14 ans et Khaled, 10 ans. Une vie stable et familiale, avec de l’amour et de l’espoir en l’avenir.

Mais tout a changé au moment où la Syrie a été plongée dans la guerre civile. Lorsque la violence a éclaté, Mahmoud a envoyé sa famille en Jordanie et est demeuré en Syrie. Pendant deux mois chargés de tensions, la famille a été séparée, jusqu’à ce que Mahmoud prenne conscience que la guerre ne prendrait pas fin rapidement. Alors que les villes se transformaient en tas de décombres et que les gens mouraient par milliers, Mahmoud a rejoint les millions de réfugiés syriens qui fuyaient la violence. Il a vendu la voiture familiale et a abandonné la maison où ses enfants avaient grandi. La famille a tout laissé derrière elle.

La vie n’était pas facile en Jordanie. Il n’y avait pas assez de travail pour autant de réfugiés. La famille a passé bien des nuits à se demander si elle pourrait manger le lendemain. Malgré tous ses efforts, Mahmoud n’a pas trouvé de travail. Il était dévasté de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Il y avait beaucoup d’autres Syriens en Jordanie, mais la famille était ostracisée et exclue de la société jordanienne. Selon Mahmoud, les quatre années passées en Jordanie ont été misérables. Ils n’avaient plus de maison et ils étaient privés de tout. Ils commençaient à perdre espoir que leur vie puisse s’améliorer un jour.

Après avoir présenté une demande de statut de réfugié, les Al Ahmad ont finalement reçu un appel de représentants du Canada les avisant qu’ils pourraient refaire leur vie au Canada. Mahmoud a raconté que tous les membres de la famille ont poussé des cris de joie et se sont longuement étreints après cet appel téléphonique qui devait changer leur vie. Un mois plus tard, en janvier 2016, ils arrivaient au Canada. « Nous sommes sortis de l’avion : il faisait froid et il neigeait, mais nous étions si heureux », a expliqué Mahmoud. Cependant, s’adapter à la vie dans un pays nouveau et étranger n’était pas facile.

Au Centre catholique pour immigrants, nous avons été là pour les accueillir à l’aéroport. Depuis le premier jour, nous avons fait en sorte qu’ils aient un toit au-dessus de leur tête jusqu’à ce que nous puissions leur trouver un domicile permanent. Nous les avons aidés à pratiquer leur anglais et obtenu pour eux des documents importants comme des cartes de soins de santé. Nous les avons aidés pour les choses de la vie courante que nous considérons comme allant de soi telles que l’ouverture d’un compte en banque ou l’inscription des enfants à l’école, et nous leur avons offert des programmes et des ateliers destinés à leur faciliter l’adaptation à la vie quotidienne au Canada. Nous leurs avons montré comment se déplacer dans leur nouveau quartier. Presque deux ans après, nous travaillons toujours avec cette famille pour nous assurer qu’elle réalise pleinement son potentiel au Canada.

Les Al Ahmad aiment les Canadiens pour leur gentillesse et « les enfants reçoivent une bonne éducation », affirme Mona. Khaled, qui est en cinquième année, adore les maths, l’anglais et les cours sur la santé. La fille aînée, Nour, veut devenir pharmacienne, tandis que Ghaidaa compte étudier le journalisme. Le fils aîné, Solaiman, veut devenir agent de police. Mohammad rêve de devenir joueur de soccer professionnel en Europe. Tous les enfants parlent anglais et ont beaucoup d’amis à l’école.

Mahmoud vient d’achever sa formation pour devenir conducteur de camions de transport au Canada et il s’efforce d’améliorer ses compétences en anglais pour obtenir un travail à plein temps, pouvoir subvenir aux besoins de sa famille et donner en retour à son nouveau pays.

À la nouvelle année, Mahmoud et Mona célébreront leurs vingt années de mariage. C’est avec bonheur qu’ils souligneront cet anniversaire important dans leur nouveau pays.