Par Shabana Ansari

Ranjith Mathew a occupé plusieurs rôles dans sa vie professionnelle : conseiller juridique, marchand, entrepreneur, enseignant, conseiller d’orientation professionnelle et travailleur social. Cependant, il tient à préciser qu’il apprend tous les jours et qu’il acquiert toujours de nouvelles habiletés et perfectionne celles qu’il possède déjà.

Ranjith croit fermement au pouvoir de l’éducation et de l’entrepreneuriat. Lui et sa famille sont arrivés au Canada en tant que résidents permanents il y a trois ans, laissant derrière eux une entreprise florissante en Inde.

« Avant de lancer ma propre entreprise de recrutement, j’ai étudié le droit, me suis essayé en politique, travaillé dans le domaine de la publicité et des ventes et été un bon directeur commercial dans une agence immobilière. Puis, j’ai tout quitté pour un nouveau départ dans un nouveau pays », explique-t-il.

Alors que la vie qu’il menait dans sa petite ville de l’Inde était idyllique et qu’il possédait tout ce qu’il voulait, Ranjith a été confronté à plusieurs difficultés et déceptions au Canada.

« À partir du moment où j’ai obtenu mon premier travail, trouer des documents, lorsque j’étais adolescent, jusqu’au lancement de mon entreprise en Inde, je n’ai jamais été sans emploi très longtemps ni eu de la difficulté à joindre les deux bouts. Toutefois, comme tous les autres nouveaux arrivants au Canada, j’ai dû tout recommencer depuis le début et faire face à des rejets et des déceptions. J’ai rapidement réalisé que bien que les rejets puissent vous détruire, ils peuvent également vous permettre de vous réinventer. »

Après avoir passé plusieurs mois à rechercher des emplois et à occuper de petits emplois de survie, Ranjith a finalement eu un coup de chance à Ottawa. Il travaille maintenant au Willis College of Business, Technology and Healthcare en tant qu’agent de placement d’emplois et de stages et aide les étudiants à gérer leur carrière, à préparer leur curriculum vitæ et leurs entrevues et à trouver des stages et des emplois.

« En tant que prospecteur d’emplois, j’ai également créé de nouveaux partenariats d’affaires avec des organisations et j’aide des directeurs en RH à bâtir leur bassin de talents pour répondre à leurs besoins en matière d’embauche. »

Ranjith est convaincu qu’il a obtenu son emploi actuel uniquement en raison de son sens de l’entrepreneuriat et de son optimisme. « Lorsque je n’avais pas encore d’emploi, j’ai organisé un évènement d’information et de réseautage gratuit pour les immigrants et j’avais sollicité plusieurs personnes travaillant pour des organisations privées et philanthropiques pour obtenir leur aide. Parmi ces gens se trouvait mon employeuse actuelle, Mme Rima Aristocrat, qui est venue me voir après l’évènement pour m’offrir un emploi! »

Membre actif et ancien président du JCI Ottawa, une organisation à but non lucratif, Ranjith s’implique dans plusieurs causes sociales, notamment en aidant de jeunes personnes et immigrants à se préparer pour intégrer le marché du travail d’Ottawa.

« Peu après mon arrivée au Canada, j’ai reçu beaucoup d’aide de personnes et d’organisations. C’est maintenant mon tour de redonner comme je peux. »

Il encourage toutes les personnes en recherche d’emploi, surtout les nouveaux immigrants, à conserver leurs objectifs de carrière, à sortir de leur zone de confort et à créer un réseau social et professionnel au Canada. « J’essaie de rencontrer au moins une nouvelle personne par jour, soit en personne, soit en ligne. De plus, je redéfinis constamment mon parcours professionnel.

Bien que Ranjith admette que la vie d’un nouvel arrivant peut parfois être « cruelle et frustrante », il souligne que les organisations de services aux immigrants du Canada offrent un soutien qui n’est offert nulle part ailleurs. « Les outils et ressources dont nous avons besoin pour réussir nous entourent, nous n’avons qu’à les trouver et les faire travailler pour nous. »

Même si les choses peuvent être très difficiles au début pour tous les nouveaux immigrants, Ranjith est persuadé qu’avec du courage, de la détermination et un travail acharné, il est possible de tout surmonter.

« Nous devons parfois faire un pas en arrière pour pouvoir avancer. »